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LE CONFESSIONNAL

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AMON AMARTH
Février 2001 
Interview (par le Révérend ALDEN)

Chronique

Une nouvelle fois, vous avez enregistré au studio Abyss. Quel a été le travail de Peter TAGTGREN cette fois ?
Oui, nous avons enregistré cet album encore une fois aux studios Abyss.  Peter nous a aidé pour les prises de son et le mixage.

Vous jouez une sorte de bulldozer métal. Prêtez vous plus d'attention à l'efficacité des rythmiques ?
Pas plus que pour l'écriture des paroles ! Nous essayons de soigner les deux. Je n'avais jamais entendu le terme bulldozer métal. Il nous va bien et nous plait bien !

Etes-vous satisfait du travail de Metal Blade ?
Oui, ils font du bon boulot.

La pochette me rappelle Manowar. Etes-vous des fans ?
En effet, il y a de la ressemblance. Notre pochette est en rapport avec les textes de l'album. Mais, je n'aime pas trop Manowar, et ce n'est que mon avis personnel.

En avril, vous allez jouer au No mercy Festival. D'autres dates en prévision ?
Peut être, il n'y a rien de sur actuellement.

Quelque chose à rajouter ?
Oui, notre nouvel album contient neuf chansons, et l'une d'elle est le réenregistrement d'une chanson de notre première démo : "Risen from the sea (2000)". Nous n'étions pas supposé refaire cette chanson, mais notre ingénieur du son, Szöke, nous a forcé et elle donne mieux que l'original. Les huit autres chansons sont du même style que nos chansons habituelles : du death métal direct et sans compromis avec une production meilleure. Ecoutez-le !

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GOD DETHRONED
Février 2001
Interview (par Adso de Melk)

Chronique

En 2000, vous avez tournés aux USA et au Japon. Quels souvenirs gardez-vous de ça ?
Trop de souvenirs pour les mentionner, à moins que tu ai du temps pour cette interview (rires). Sérieusement, la tournée US et le voyage au Japon on été des expériences inoubliables. Cannibal Corpse nous a invité sur leur tournée US, tant ça s'était bien passé la fois précédente. Et cette fois encore ! Tous les soirs (30 shows au total) nous avons eu un public dingue, des stagedivers, et avons vendu beaucoup de marchandising. Nous couchions dans des hôtels et voyagions en van (plus de 20 000 kilomètres !) et avons pu jouer les touristes : le grand canyon, la statue de la liberté, le Golden Gate bridge, l'Arizona, les chutes du Niagara... Bref, de vrais touristes... Le Japon était différent car, on ne savait pas ce qui nous attendait. Jouer là-bas n'a rien à voir avec jouer en Europe, ou n'importe où ailleurs ! C'est très intense mais bizarre et difficile à expliquer. Ca m'a pris du temps pour revenir à la vie normale et me remémorer tout ça. Des expériences uniques et nous sommes prêt à y retourner.

Ce nouvel album semble être plus brutal que jamais. Est-ce du à votre nouveau batteur ?
C'est une des raisons en effet. Quand Roel nous a quittés, nous cherchions quelqu'un capable d'aller un peu plus vite que lui. Et  Tony le fait parfaitement. Son jeu est plus intense et ressort mieux au mixage. Mais ça n'a pas joué sur l'écriture car l'album était prêt avant son arrivée. Je pense que nous avons plus d'expérience maintenant et les compos s'en ressentent.

Comment composez-vous justement ?
Quand l'un de nous amène un morceau, nous le bossons ensemble. Plus il y a de compositeurs, plus il y a d'idées et meilleures sont les chansons. Quand nous sommes satisfait d'une chanson, nous allons en studio pour finir les paroles et les arrangements.

Etes-vous satisfait du travail de Metal Blade ?
Oh oui ! Ils ont investis du temps et nous ont permis de tourner avec également une bonne promo. De plus, même si c'est l'un des plus gros label métal, le contact avec eux est important. C'est une relation de travail très saine !

En avril vous allez jouer au No Mercy Festival à Strasbourg. D'autres projets pour la France ?
Nous sommes en pourparler pour faire une tournée en tête d'affiche en automne ou en hiver, et j'espère qu'il y aura des dates en France car j'ai hâte de revenir jouer à Paris et dans le sud aussi.

Quelque chose à rajouter ?
J'espère vous voir tous bientôt sur la route et qu'en attendant vous aimez le nouvel album !

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OBITUARY
Février 2001
Interview de Donald TARDY (batterie)

Chronique

Votre dernier album studio " Back From The Dead " est sorti en 1997, alors qu'avez vous fait depuis, musicalement parlant ?
On a fait pas mal de choses ici et là, malheureusement pas avec Obituary. Après les tournées américaine et européenne, on est rentré chez nous. Depuis deux ans, tout le monde est très pris par son quotidien, son boulot, sa carrière... Si bien qu'on a écarté Obituary de nos priorités. En ce qui me concerne, j'ai quelques projets en cours, et puis je donne un coup de main à quelques amis.

Peux tu nous en dire un peu plus sur tes " projets ", s'agit-il de projets parallèles ?
Oui, actuellement je travaille sur l'album d'un type qui vient de signer sur Island/ Def Jam. Ca s'appelle Andrew WK, c'est son nom. C'est bien, c'est la rencontre du rock et du métal, ce n'est pas du death-métal. C'est quelque chose de très métal/ hard core/ rock...

Et comment as-tu rencontré ce Andrew WK ?
C'est un vieux fan d'Obituary, et il voulait que je soit son batteur. C'est son projet personnel, mais quand ils lui ont demandé de monter un groupe, il a leur a dit que le batteur d'Obituary était son batteur préféré! Il m'ont contacté, et quand j'ai écouté la démo, bien sûr j'ai dit oui. J'aime tous les styles de musique, et je trouve que c'est nouveau, avec un son original.

Et quels sont les projets des autres membres du groupe ?
Chacun a ses propres activités. Trevor travaille sur un projet qui s'appelle Catastrophic. Pour Allan, c'est the (Law Broad) Project. Frank a déménagé à Miami, il travaille également sur un projet. Comme tu peux le voir, tout le monde a ses petits projets musicaux.

Et est-ce que vous envisagez de sortir un nouvel album d'Obituary ?
A vrai dire, on n'y a même pas songé. Comme je l'ai dit, on est tous partis dans des directions différentes. C'est difficile. Je pense que pour le moment, Obituary est dans une période de " retraite ". Je ne sais pas trop quoi dire, je ne sais pas comment vont évoluer les choses.

Pour le moment vous ne savez pas quel sera l'avenir du groupe ?
Effectivement, en ce qui concerne l'avenir du groupe, je n'en sais rien, c'est le trou noir.

Venons-en à votre 'Anthology', un best of sur lequel on trouve quelques bonus tracks. Il y a deux ans vous avez sorti un album live, alors pourquoi sortir cette 'Anthology' aujourd'hui ?
Pour tout dire, c'est Roadrunner qui a décidé de sortir cet Anthology. Le groupe n'y tenait pas trop. Voyant qu'ils ne vendaient pas assez de disques, ils voulaient mettre quelque chose de nouveau sur le marché. Ils l'auraient sorti que je le veuille ou non. C'est la raison pour laquelle j'ai tenu à y mettre des bonus tracks, pour que les gens achètent quelque chose d'un peu plus intéressant.

Toujours concernant cet 'Anthology', tu as choisi personnellement les titres qui y figurent ?
Oui, je m'en suis chargé. On ne tenait pas tellement à sortir cet album, alors on s'est dit : "Pourquoi veulent-ils sortir un best of d'Obituary maintenant ?". C'est comme s'ils nous considéraient comme morts, qu'on le soit ou pas. lis l'auraient sorti qu'on le veuille ou non. Alors quitte à le sortir, autant faire en sorte que les kids achètent quelque chose de bien. J'ai choisi les titres et je les ai compilés de façon chronologique, de la démo des Xecutioners à Back From The Dead. Et bien sûr il y a des bonus tracks.

Concernant la carrière d'Obituary, peut-on dire qu'Obituary est né avec le death métal, ou que le death est né avec Obituary ?
Je crois qu'on était là au tout début. Le death-métal est né avant Obituary. Mais si on considère l'époque où l'on s'appelait encore The Xecutioners, quand on était une bande d'ados au lycée, je pense qu'on est nés en même temps. Qui vient le premier ? L'oeuf ou la poule ? Je pense qu'Obituary était la poule et que le death-métal était I'œuf.

A propos de l'imagerie d'Obituary, les tombes et les zombies, vous n'avez jamais utilisé les mêmes "clichés" que les autres groupes du genre, le satanisme par exemple. C'est par choix ?
Je ne peux pas parler pour les autres groupes, mais pour le mien. Avec Obituary, on a toujours été originaux dans nos idées, on ne s'est jamais arrêté sur ce que les autres groupes ou les gens faisaient. On ne s'est jamais intéressé qu'à nous, pour garder quelque chose d'unique, c'est ce qui explique l'originalité de nos thèmes et de notre musique.

Et comment expliques-tu qu'avec Deicide, Obituary soit l'un des vétérans du death métal sur Roadrunner ?
Là encore, je n'en sais trop rien. Obituary a toujours entretenu une relation d'amour et de haine avec son label. On a vendu beaucoup de disques pour eux et à cause de cela, je pense qu'ils ont eu un peu tendance à nous ignorer. Nous connaissant, ils savaient combien de disques on allait vendre. Mais leur manque de support et de soutien, en particulier de la part de Roadrunner US, nous a blessé. C'est ce qui a entraîné notre perte.

Obituary est bien plus connu pour sa musique et l'énergie qui s'en dégage que pour ses textes, ça vous ennuie ?
Non, ça ne m'ennuie pas, en fait j'en suis plutôt fier. C'est bien de savoir écrire des textes, d'arriver avec de bonnes histoires à raconter. Mais on savait que mon frère avait la chance d'avoir cette voix, alors pourquoi raconter des banalités, des histoires de religion ou de croyances. C'est lentement entré dans le fonctionnement du groupe. On savait qu'on tenait quelque chose de bien, et je crois que les fans et les kids comprenaient bien d'où l'on venait, même s'il n'y avait pas de textes engagés.

Quel est ton avis sur le black-métal, penses-tu que le black soit plus extrême que le death dans les années 80 ? Peut-on dire que le black a détrôné le death ?
Non, je pense que personne ne peut s'avancer à dire que c'est plus extrême. C'est juste une façon de mettre les choses dans des catégories. On a connu une époque où l'on s'intéressait avant tout à la musique, et pas à ce que les gens disaient, portaient. Et s'il y a un groupe de black-métal capable de détrôner Obituary, j'aimerais bien le connaître !

Peux-tu nous dire quelques mots sur la Floride, qui est considéré comme le berceau du death-métal ?
Oui, c'est dommage, parce que cela touche tous les Etats-Unis. Je pense que les kids y prêtent plus d'attention aujourd'hui qu'au début des années 90. Maintenant il y a des tonnes de groupes que les kids considèrent comme des groupes de heavy métal ou de métal, mais les fans de hip hop écoutent aussi ces groupes. On s'attarde sur Papa Roach ou Limp Bizkit, toute cette merde... Mais il y a tellement de façons d'écrire la musique aujourd'hui pour que les gens s'intéressent un peu plus à l'underground. Les gens se laissent facilement envahir. C'est le problème de toute cette industrie.

Concernant la production de vos albums, vous aviez l'habitude de travailler avec Scott Burns du studio Morrisound, mais pour Back From The Dead, vous avez choisi Jamie Locke connu pour son travail avec des groupes de hardcore comme Madball. Pourquoi ce changement ?
C'est pour la même raison qu'on a changé de studio au même moment. On aime beaucoup ce que l'on a fait au studio Morrisound, c'est là qu'on a on a jeté les bases du death métal. Avec notre groupe, on voulait changer de scène, faire quelque chose qu'on n'avait jamais fait, changer de ville, de studio, et de producteur pour une fois. Scott Burns est un dieu, pour ce qu'il a fait au début des années 90. Prendre Jamie Locke, c'était une manière pour nous de changer, d'essayer un nouveau studio avec quelqu'un de nouveau.

A propos des tournées d'Obituary, quels souvenirs garderez-vous de votre dernière tournée en France et en Europe ?
On a tellement tourné en Europe qu'il m'est difficile de me souvenir de quelle tournée il s'agit, de quel concert, de quel club... Mais je sais que le public français nous a toujours soutenus, et nous lui sommes très reconnaissant. J'espère qu'un jour on sortira un nouvel album, qu'on viendra jouer en Europe, et qu'on en donnera encore plus aux kids, parce qu'on leur manque, autant qu'ils nous manquent.

Qu'est-ce que l'on peut vous souhaiter pour cette nouvelle année ?
Pour cette nouvelle année, je vais me mettre à travailler sur mon projet personnel, un projet que j'aurais déjà dû mettre en route l'année dernière : The Tardy Brothers Project. On n'a pas de contrainte de temps, ça sortira quand ça sortira. Pour le moment, je commence à rassembler des idées, des rifts, des rythmiques, des samples, un peu tout ce que je touche en somme. Pour ça j'espère collaborer avec mon frère pour faire sortir mes idées.

Est-ce que tu travailles avec des machines, vu que tu parles de samples ?
J'ai un sampler, une Analysis Drum Machine, je travaille souvent avec de l'électronique, mais ce sera surtout un projet plein de percussions, avec des guitares très crunchy, qui n'auront pas grand chose à voir avec les chansons. Plutôt quelque chose de tribal, avec des toms et des sons un peu dingues. C'est un projet, je ne veux pas d'un album avec 10 titres, mais quelque chose qui dure 30 minutes environ, une sorte de projet mystérieux...

Quelque chose à rajouter ?
Au revoir...

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SAVATAGE
Février 2001
Interview de Jon Oliva (chant)  (par la mère folle)

Chronique

Peux-tu tout d'abord nous parler des départs de Zach Stevens et de Al Pitrelli ?
Zach a décidé de changer de vie : il est marié et vient d’avoir un fils, il veut s'occuper de sa famille et ne pouvait donc pas s’engager dans une tournée mondiale avec nous, il faut être implique à 100% pour faire partie de Savatage. Pour ce qui est de Al, c’est quelqu’un qui a toujours participé à pleins de projets différents et nous savions, quand il a rejoint Savatage, qu’il ne resterait pas éternellement dans le groupe, les gens changent... de plus il a reçu une offre de Megadeth qu’il ne pouvait pas refuser...

Parles-nous donc de ce nouvel album, "Poets and madmen", un concept album je crois, vous semblez être très attachés à raconter une histoire dans vos albums...
… "Poets and madmen" a été enregistré avec Paul O’ Neil, et c’est effectivement, une fois de plus, un concept album dont je vous laisse découvrir l'histoire. En fait au début on n’etait pas partis pour faire un nouveau concept album, cela demande tellement plus de travail, et puis comme d’habitude, Paul est arrivé avec un thème et une histoire et on se retrouve donc une fois de plus avec un concept album...

Pourquoi avoir change le logo du groupe sur le précédent album ?
Ben quelqu’un est venu au studio avec ce nouveau logo et on l’a trouvé cool, sur la pochette du nouvel album il rend encore mieux...

Avez vous déjà une tournée de prévue ?
On va d’abord tourner aux USA, où la situation du heavy traditionnel s’améliore, peu a peu : croit le ou non mais le heavy métal revient en force la bas aussi. Ensuite nous viendrons, bien sur, en Europe pour une tournée et quelques festivals cet été. Nous devrions jouer en France, la dernière fois que nous avons joué à Lyon la salle etait vraiment minuscule, j’espère que cette fois on jouera dans une plus grande salle et que l’on pourra proposer le véritable show de Savatage...

Tu écoutes les nouveaux groupes de "True métal" ?
Oui oui, j’adore Hammerfall, qui fait vraiment une musique de qualité, dans un style un peu différent il y a aussi Rhapsody que j'aime bien et Metallium auquel Chris a participé...

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SEPULTURA
Fevrier 2001
Conference de presse : Andreas Kisser

Chronique

Nos brésiliens préférés de Sepultura reviennent enfin sur le devant de la scène avec leur très attendu nouvel album, 'Nation'. Alors que leur précédent opus 'Against' donnait plutôt l'impression d'être un album époque Max Cavalera mais sans Max Cavalera, 'Nation' rectifie le tir en proposant des titres bien plus novateurs mais surtout bien plus représentatifs de la personnalité de chaque membre. Le groupe est à nouveau soudé, Derrick Green a enfin trouvé ses marques. La machine Sepultura est bel et bien repartie. C'est donc avec un réel plaisir que nous avons retrouvé Andreas Kisser lors d'une conférence de presse à Paris.

Pouvons-nous considérer votre nouvel album comme un album concept?
Oui, définitivement, pour la première fois, nous avons réalisé un concept. Ce dernier était présent à nos esprits dès le début de l'écriture des morceaux. Nous avons pu ainsi nous concentrer sur les textes et orienter également notre musique en fonction des thèmes abordés.

Comment avez-vous eu l'idée de passer de la notion de tribu (développée dans 'Roots') à celle de nation?
C'est une évolution naturelle. Nous avons beaucoup changé depuis 'Roots' avec notamment l'intégration de Derrick. Nous continuons à évoluer aussi bien au niveau conceptuel que musicale en nous fixant d'autres buts, d'autres défis. Ce concept de nation est extrêmement riche, rempli de symboles. Il peut traiter de tas de sujets. C'est une source d'inspiration inépuisable.

Après la tribu et la nation, quelle sera d'après vous la prochaine étape?
La destruction! (rires). Non sérieusement, à l'avenir, nous n'allons pas forcément retravailler sur ce thème. Chaque album de Sepultura constitue une étape à lui tout seul et ce, depuis 'Bestial dévastation'. Pour l'instant, la nation est le thème qui nous préoccupe. Nous allons continuer à le développer sur scène. Quant aux prochains thèmes abordés, nous verrons bien plus tard.

Considérez-vous l'idée de 'Nation' comme une révolution?
mmhh..., oui, en quelque sorte, une révolution sur la façon de penser. Nous avons besoin de nous concentrer sur l'aspect écologique et non sur la politique qui est complètement absurde. Les gens se battent sans cesse pour des terres ou des différences de point de vue. Nous pensons que les différences d'opinions constituent les éléments essentiels de la vie. Elles ne doivent pas être une raison pour se battre. Discuter, confronter des nouvelles idées permettent d'avancer. Cela ne peut être que bénéfique pour tout le monde. Le message de 'Nation' est de prendre soin de notre planète. Nous arrivons à un point où nous n'avons plus d'eau saine, de bon air à respirer. Nous sommes de plus en plus pollués par les voitures, les usines... Nous devons y faire très attention car si cela continue, il nous sera impossible de réparer le mal. Il y a déjà des tas d'erreurs commises irréparables. Cela ne doit pas continuer.

Pourquoi utilisez-vous une symbolique communiste (une étoile sur fond rouge) au niveau du visuel de votre album?
Cela n'apparaît qu'au niveau de l'artwork. Les gens comme Léline ou Staline étaient des bouchers qui tuaient leurs ennemis pour imposer leurs opinions. La nation dont nous parlons n'a rien à voir avec cela. Comme je le disais, nous sommes pour les différences d'opinions. Ce sont ces différences qui rendent cette nation si riche. Cela n'a rien à voir avec la politique, mais plutôt avec une prise de conscience personnelle sur l'endroit où nous vivons aujourd'hui et sur ce que nous y ferons.

Il y a dans 'Nation' des tas de citations de personnalités. Comment avez-vous choisi ces citations?
J'ai choisi ces citations car elles sont puissantes mais sans faire intervenir la notion de violence. Des personnes comme Gandhi, Mandela ou le Dalaï Lama se battaient avec leur coeur et leur âme, en utilisant leur intelligence. Ils ne veulent pas se battre physiquement avec qui que ce soit. Ils veulent juste être eux même et vivre en harmonie avec les autres. La nation que nous concevons est basée sur la même attitude. La violence ne fait pas partie de leur style de vie bien qu'on les ait fait souffrir pour des raisons politiques. C'est là que réside le pouvoir de ces hommes.

C'est la première fois que Igor écrit pour le groupe. Comment cela s'est déroulé?
Le plus naturellement du monde. Grâce au concept, nous avions à exprimer des tas d'opinion différentes sur les mêmes thèmes. Et plus nous avions de points de vue, mieux c'était. Je trouve sa participation plutôt cool. Mais nous n'avons jamais forcé qui que ce soit à faire des choses qu'il ne voulait pas faire. Par exemple, dans le cas de Paulo, ce dernier garde secrètement des textes depuis huit ans maintenant. Peut-être un jour saurons-nous de quoi ils parlent (rires!). C'est la même chose pour Igor. Il n'avait jamais écrit auparavant pour le groupe, jusqu'à ce qu'un jour il décide de coucher sur papier ce qu'il a dans le coeur.

Pourquoi avez-vous décidé d'enregistrer l'album au Brésil?
C'est parce que le Brésil est le meilleur endroit au monde (rires!). Pour nous, il est important de rester à la maison auprès de nos familles mais également du football, de la bière, de notre nourriture, des belles femmes. Lorsque nous sommes chez nous, nous sommes plus calmes, plus confiants. Nous n'avons plus de soucis, ce qui permet de nous concentrer uniquement sur l'écriture et l'enregistrement des morceaux. Nous avons commencé à composer et à faire des démos en 1999 à Sao Paulo. L'an dernier, nous avons commencé à enregistrer dans un excellent studio, avec un très bon équipement et avec Steve Evetts à la production. Nous avons vraiment fait le bon choix. De plus Derrick a réussi à s'adapter à notre pays. Il commence même à parler la langue. Il aime visiblement cet endroit. Cette situation aide tout le monde à se sentir bien. C'est pour nous l'aspect le plus important. Peu importe s'il existe des meilleurs studios ailleurs. C'est au Brésil qu'on se sent le mieux et qu'on travaille le mieux.

C'est bizarre car vous n'avez pas toujours tenu ce discours. Dans la vidéo 'Live in Barcelona', vous disiez que Sao Paulo était une ville complètement folle!
C'est la même situation vous savez! C'est même pire à présent! A l'époque de 'Beneath the remains' et de 'Arise', il était très important pour nous de parler du Brésil d'une manière aussi réaliste. La plupart des gens se font de fausses idées sur le Brésil. Ils voient ce pays comme une jungle peuplée d'indiens. On voulait alors montrer que le Brésil avait aussi de très grandes villes, avec tous les problèmes que cela peut engendrer. Nous ne parlons plus trop de cet aspect car les gens qui suivent Sepultura à travers nos paroles et nos vidéos ont à présent une meilleure idée de ce qu'est le Brésil. Ils ont compris que ce n'est pas qu'un lieu de vacance et que la culture brésilienne présente des aspects plus durs, plus agressifs.

Quelles influences pensez-vous que Derrick exercé sur les nouvelles compositions?
Je pense que la contribution de Derrick sur cet album est fondamentale. Il a en effet appris à être plus confiant. Il a su se surpasser en tentant de chanter réellement. Il ne se contente plus de crier systématiquement. En fait, il est vraiment lui-même à présent. Cela a aidé le groupe à concrétiser différentes idées et à explorer d'autres horizons musicaux. 'Against' représente une période très confuse, très turbulente. Derrick ne pouvait à cette époque développer son propre style. Mais après les différentes tournées que nous avons faites, nous sommes retournés au Brésil. Nous avons commencé à composer lentement mais sûrement et avons réalisé quelques démos, ce qui a aidé Derrick à s'affirmer et à nous aider par la même occasion à développer notre musique. Je dois ajouter que Steve Evetts nous a tous aidé à concrétiser 'Nation'. Il a notamment aidé Derrick à trouver la confiance suffisante pour chanter sur l'album.

Comment avez-vous eu l'opportunité de travailler avec le groupe Apocalyptica?
Les gars d'Apocalyptica sont de bons amis depuis pas mal de temps. Ils étaient venus à un de nos shows en Suède. Ils nous ont alors remis leur tribute à Metallica. C'est comme ça qu'on les a rencontré. J'ai vraiment été surpris par cet album. Je trouve que la manière qu'ils ont de mélanger le metal et la musique classique est fantastique. En ce qui concerne notre album, j'ai composé et interprété un morceau à la guitare acoustique, puis je leur ai envoyé la bande. Ils ont arrangé le morceau à leur façon. Je trouve le résultat final parfait, exactement comme l'idée que je m'en faisais.

Pensez-vous un jour reprendre quelques-uns de vos vieux morceaux avec un orchestre classique complet?
Je ne pense pas. Metallica l'a déjà fait. Et puis je pense que le résultat n'a pas l'impact désiré. Cela sonne trop comme deux ambiances différentes superposées et non comme une musique dont les instruments convergent pour ne faire qu'un. Cela n'apporte pas vraiment quelque chose de nouveau. C'est pourquoi en ce qui concerne Sepultura, ce type d'expérience se limitera à notre collaboration avec Apocalyptica ou à des collaboration similaires, mais pas avec un orchestre complet.

Que pensez-vous des autres groupes sud américains à qui vous avez ouvert des voies?
C'est cool d'avoir été une influence et d'avoir montré qu'il n'est pas impossible pour un groupe sud américain de sortir de son pays. Je pense que le fait de chanter en anglais aide énormément à s'exporter. Mais le problème est que beaucoup de ces groupes chantent en espagnol, ce qui constitue un gros handicap si l'on envisage une carrière mondiale. Mais cela me fait plaisir qu'un groupe comme Sepultura leur ai donné l'envie d'aller plus loin.

Vous savez que 'Roots' est considéré comme l'album ultime de Sepultura. Pensez-vous que ce type de succès phénoménal n'arrive qu'une seule fois dans la vie d'un groupe ou espérez vous réaliser un album qui aura un impact similaire? Nation est-il selon vous cet album?
Il est tout à fait possible de réitérer le succès de 'Roots'. En ce qui concerne 'Nation', nous sommes vraiment confiants car nous sentons à nouveau que nous sommes un vrai groupe. 'Roots' n'est que l'aboutissement de ce que nous avions commencé avec 'Arise'. Nous avions commencé à introduire des percussions brésiliennes dans 'Altered states'. Nous avons continué à développer le style dans 'Chaos AD', et c'est avec 'Roots' que tout a explosé. Avec 'Against' et 'Nation', nous avons construit autre chose. Je pense que 'Nation' ou son successeur aura le même impact que 'Roots'. Nous essayons toujours de faire quelque chose de différent mais avec le même feeling. Nous ne voulons en aucun cas copier 'Roots'. Ce serait trop ennuyeux. Et puis même si l'on revenait en arrière, qu'on refaisait les mêmes trucs dans le même studio avec les mêmes personnes, cela ne sonnerait pas pareil. C'est d'ailleurs pour cette raison que 'Roots' est si spécial à nos yeux.

Quand pensez-vous tourner pour promouvoir le nouvel album?
Nous allons commencer par les USA en mars et nous allons enchaîner par l'Europe en mai certainement.

Que pensez-vous d'internet et comptez-vous développer cet aspect?
Nous surfons beaucoup sur le net. En ce qui concerne le groupe, nous essayons d'améliorer cet aspect autant que possible. Par exemple, pendant que nous enregistrions l'album, Paulo avait une caméra digitale afin de capturer ces instants et de les mettre sur le web. Il y a également des films de nos tournées à disposition. Nous essayons d'alimenter notre site avec le plus possible d'informations.

Que pensez-vous des gens homophobes que l'on trouve souvent dans le milieu du métal?
Homophobe! Mais nous ne sommes pas homophobes (rires!). Vous savez, les groupes de métal se donnent souvent une image dure, radicale d'eux même. Mais ce n'est pas la réalité. Le métal est l'un des styles qui réunit tous les styles de gens et pas seulement au niveau musical. Attaquer les gens parce qu'ils croient ou agissent de façon différente est bien sûre une mauvaise attitude. La différence entre les gens fait vraiment la beauté du monde. Nous devons être capables de vivre ensemble.

Vous êtes amis avec Jason Newsted. Quelle est votre opinion sur le split entre Jason et Metallica?
Je pense que Jason était fatigué de Metallica. Il n'a jamais eu l'opportunité de développer ses propres idées au sein du groupe, aussi bien au niveau de la musique qu'au niveau des textes. Je sais qu'il a proposé beaucoup de matériel pour la composition du nouvel album. Mais Lars et James exercent un contrôle trop important dans Metallica. Je pense qu'il en avait assez de cette situation, qu'il voulait faire quelque chose de plus honnête, quelque chose qui lui corresponde mieux. En musique, c'est très difficile si tu ne ressens pas pleinement ce que tu joues. Je pense que c'est mieux ainsi. Il va pouvoir continuer en suivant son propre style et à faire de la bonne musique, comme il le faisait dans 'Flotsam and Jetsam'.

On a souvent entendu parler d'une réunion entre vous et Max. Qu'en est-il exactement?
Ce n'est pas vrai. Ce n'est qu'une rumeur. Vous savez, hier j'étais en Hollande, et j'ai entendu dire que je m'étais battu avec Derrick en Pologne (rires!). Je ne sais pas d'où vient cette rumeur. Il était question pour le 'Ozzfest' de réunion du vieux Sepultura. Mais cela n'aurait pas été bien de faire cela. L'argent ne nous intéresse pas. Nous sommes au dessus de ça. Actuellement, nous nous entendons à merveille avec Derrick. Nous sommes en train de créer des liens solides entre nous. Si nous avions fait cette réunion, je pense que nous aurions détruit tout ce que nous avons construit.

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